16 décembre 2005
Le photographe Bill Brandt
Vendredi 16 décembre 2005, je suis allé pour la première fois à la Fondation Henri Cartier-Bresson (HCB) à Paris (14e arrondissement). Elle est ouverte depuis mai 2003 dans un ancien atelier d'artiste du quartier Montparnasse, et je n'y étais malheureusement jamais allé encore.
C'était pour y voir l'exposition rétrospective des photographies de Bill Brandt (du 21 septembre au 18 décembre 2005), présentée en collaboration avec le Bill Brandt Archive de Londres.
Bill Brandt (1904-1983) est un photographe anglais qui inaugura dès le début des années 30 le reportage social, en l'occurrence sur les classes de la société britannique. Il s'est consacré ensuite à d'autres genres : portraits d'artistes, paysages et nus.
S'il a débuté par le reportage social, ce n'est pourtant pas du tout un tenant de l'instantané et de la captation du fugace : "Le travail du photographe consiste, en partie, à voir les choses plus intensément que la plupart des gens.", dit-il. L'exposition est constituée presque en totalité de tirages d'époque effectués par Brandt lui-même, et c'est essentiel puisqu'il considère que le travail avec l'agrandisseur, en chambre noire, fait partie de la réalisation de l'oeuvre, qui ne s'arrête pas à la prise vue.
Son oeuvre exposée ici est constituée de 117 photographies de format moyen, exclusivement en noir et blanc, fortement contrastées le plus souvent et essentiellement en format vertical (format "portrait" au lieu du format "paysage"). Ses photos sont probablement souvent recadrées, pour donner lieu à des cadrages serrés et à des structures d'images en deux tiers/un tiers, dans lesquelles l'objet essentiel de l'image n'est jamais tout à fait au centre. La Fondation HCB parle très justement dans sa présentation de l'exposition de la "profonde sincérité des artifices mis en oeuvre". Dès ses débuts, y compris dans le reportage social où il n'hésite pas à faire poser les gens, il s'agit donc d'une oeuvre réfléchie et travaillée par un souci formel, qui s'exprime par les points de vue, les cadrages et les effets de plastique et de texture. Avec Brandt, la photographie ne serait-elle plus un art de l'instant ou du mouvement ("La photographie n'est pas un sport.", dit-il), mais un art du temps, comme le disait Serge Daney du cinéma ?
Dans son oeuvre, mon goût va d'abord à ses vues urbaines (Halifax, Londres, Newcastle) et à ses paysages naturels, aux contrastes saturés et aux ambiances mystérieuses.
Le portail Photosapiens fournit un texte de Brandt sur son oeuvre et une présentation de l'exposition.
Photo : Snicket in Halifax, c. 1937, issue du site www.stanford.edu
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