29 juin 2006

Futurisme et réalisme magique


Jeudi 29 juin 2006, j'ai visité l'exposition "Italia Nova : Une aventure de l'art italien 1900-1950" aux Galeries nationales du Grand Palais, du 5 avril au 3 juillet 2006.

L’exposition est consacrée à deux mouvements : le futurisme (de 1909 à la fin des années 20) et le renouveau classique (de 1915 à l’entre-deux-guerres).

La première partie de l’exposition, dédiée donc au futurisme, est de loin la plus intéressante, qui va de la figuration cubiste jusqu’à l’abstraction géométrique. L’art veut alors rendre dans le tableau l’au-delà de l’image fixe : le mouvement, la vitesse, la conjonction de sons et d’images, la perception et le sentiment subjectifs. La peinture est remise en cause, mise en abyme : le tableau déborde sur son cadre, le cadre empiète sur le tableau et prend des formes fantaisistes pour participer à cet effet psychotrope de l’urbanisation et du développement des transports rapides (automobile, chemin de fer, …).

La seconde partie est dédiée au renouveau classique. En fait, ce renouveau oscille entre style primitif, presque art brut, et style classique ; entre couleur et dessin. Dans ce mouvement, c’est en fait le "réalisme magique", découlant de la "Metafisica" théorisée par Giorgio de Chirico, qui est le plus intéressant : comment une représentation réaliste d’un lieu sans ou avec homme (zone industrielle, scène d’intérieur), peut générer un état de mélancolie ou d’angoisse. Henri Rousseau ou René Magritte ne sont pas loin...

L’exposition s’achève sur la postérité de ce double mouvement, après la seconde guerre mondiale : avec Alberto Burri, Lucio Fontana et le très intéressant Piero Manzoni, dont les tableaux "Achrome", entièrement blancs, ne produisent une couleur et une forme que par les plissements du tissu, non sans évoquer Pierre Soulages.

Photo : reproduction de "Dinamismo di un automobile" (1913) de Luigi Russolo, issue du site irre.toscana.it.

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