13 février 2007

Lee Friedlander : un regard



Vendredi 8 décembre 2006, j'ai vu l'exposition Friedlander, du 19 septembre au 31 décembre 2006 sur le site Concorde du Jeu de Paume. C'était la première fois que je rentrais dans le Jeu de Paume depuis son affectation à la photographie, au lieu de l'art contemporain (de 1991 à 2004).
477 photos en noir et blanc (et 6 photos en couleurs de jazzmen) de Lee Friedlander, photographe américain né en 1934, étaient exposées. Si je connaissais de nom ce photographe, ce fut néanmoins, dans le champ photographique, ma plus grande révélation. Sans éluder sa dimension documentaire ni recourir au photomontage, la photo devient avec Friedlander un véritable art, une invention de formes, un système de regard. Et c'est bien cet équilibre, cette intrusion de l'art dans le documentaire, ce seul artifice du regard (par le choix du cadrage et du point de vue) excluant tout artifice au tirage, qui font sa réussite.
Dans l'oeuvre de Friedlander, l'insolite qui évoque William Eggleston, l'espièglerie qui évoque Elliott Erwitt, l'humour métaphysique qui évoque René Magritte ne sont que des aspects d'une photographie qui se caractérise par des jeux de lignes, de trames, qui crée des coïncidences entre premier plan et arrière plan (ci-dessus : Idaho, 1972, issue du site laurencemillergallery.com). Ombres, reflets, écrans, affiches, panneaux, effets de rideaux, d'écrans (barrières, grillages, fils électriques, arborescences végétales) vont jusqu'à la saturation de la structure de ses images.

Une critique de l'exposition par paris-art.com.
Quelques galeries de photos de Friedlander : masters-of-photography.com, phomul.canalblog.com, jameskelly.com.